SYSTÈME

Note d'intention

Système est avant tout un jeu de transpositions. La première, c'est le passage d'un espace immense à l'espace contraint du plateau. La seconde, la compression d'un temps millénaire au temps restreint d'une performance. Faisant écho aux Radial Courses de Lucinda Childs, Système se perçoit comme un fragment de l’espace-temps, une structure dans laquelle les corps se plongent et se répondent, dans laquelle le poids et la légèreté se complètent pour faire émerger une proposition intime et enivrante.

La course des astres devient alors danse des hommes, qui se retrouvent complices et constituent leur propre communauté autour d’un geste commun. Plongés dans ces enregistrements de l’univers publiés par la NASA en 1992, à la fois nébuleux, harmonieux et énigmatiques, les corps s’échappent dans la dimension du vide et des résonances stellaires.

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Mais à la question de l’établissement d’un système suit la question de sa propre fin ; après l’exposition d’un module répétitif et l’installation d’une matière surgit le phénomène inverse de sa désagrégation, autrement dit de sa perte puis de son souvenir. Ces corps qui se sont organisés et établis dans un système vont ensuite s’en détacher, provoquant un retournement des situations et du temps, un effondrement, permettant alors une ouverture sur de nouvelles perspectives. 

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La fascination pour les immensités célestes a toujours été présente dans l’imaginaire collectif. Mais aujourd’hui, alors que certaines politiques relancent la conquête spatiale et que les programmes privés comme Starlink colonisent l’espace au détriment de la recherche scientifique et du respect de l’environnement, l’humanité semble dépossédée de ce bien universel. Système ouvre ainsi un axe de réflexion sur notre rapport à l’espace, ce lieu commun qui transmute aujourd’hui d’une zone de rêve collectif à une zone de propriété privée.

Antoine Arbeit